Les indices cachés de la dépression à travers notre langage

Publié le 16 avril 2025
MAJ le 3 juin 2025

Les mots que nous utilisons révèlent bien plus que ce que l'on pense. Découvrez comment certaines expressions peuvent trahir un malaise intérieur et aider à détecter des signaux subtils de détresse émotionnelle.

7 expressions fréquemment utilisées par les individus souffrant de dépression

  1. Les termes « je », « moi », « moi-même »

Lorsque le discours tourne principalement autour du « je », cela ne traduit pas nécessairement de l’égoïsme. Les individus en proie à la dépression ont tendance à se refermer sur eux-mêmes, à rumination. Leur langage devient plus axé sur leur propre vécu, non par vanité, mais par isolementC’est comme être le seul acteur dans un film projeté à l’écran.

  1. Les termes « jamais » et « toujours »

Ces expressions dites absolutistes sont souvent le reflet de pensées rigides, parfois dramatiques :

« Je ne réussirai jamais. »
« C’est toujours la même chose. »

Elles révèlent un mode de pensée binaire, dépourvu de nuances. Cette forme de raisonnement est identifiée en psychologie comme étant une distorsion cognitive : une perception du monde en termes de noir ou blanc, sans zone grise.

  1. Des termes émotionnels négatifs : « triste », « seul », « fatigué »

Ces termes expriment directement l’état émotionnel. Ils reflètent une tristesse persistante, un épuisement psychologique ou physique, un sentiment d’isolement. On les retrouve dans les confidences, les journaux intimes, ou les discussions profondes entre proches.

  1. Les mots « rien », « personne »

Ces termes expriment un vide intérieur. Dire « Rien n’a d’importance »« Personne ne me comprend », n’est pas toujours exagéré. C’est souvent une expression sincère d’un sentiment d’abandon ou de perte de repères. Ces phrases peuvent être des signaux d’alarme à prendre au sérieux.

  1. Les auto-évaluations négatives : « inutile », « sans valeur », « je me déteste »

La dépression impacte profondément la perception de soi. Ces expressions représentent une autocritique sévère, parfois révélant une culpabilité excessive. Plus ces termes sont présents, plus la personne semble être prisonnière d’une auto-dévalorisation constante.

  1. Les questionnements existentiels en « pourquoi »

« Pourquoi suis-je ainsi ? »« Pourquoi cette sensation de vide ? »

Ces interrogations ne recherchent pas toujours une réponse claire. Elles sont souvent des appels à l’aide déguisés, des tentatives pour exprimer une douleur difficile à identifierC’est un peu comme chercher une issue dans un labyrinthe sans fin.

  1. Les regrets : « si seulement », « j’aurais dû », « j’aurais pu »

Ces expressions reflètent un attachement au passé. Le regret devient une obsession mentale qui entrave toute progression. Ces termes s’accompagnent souvent d’une culpabilité persistante, nourrissant le mal-être.

L’analyse linguistique : un outil précieux pour la compréhension

De nos jours, certains chercheurs exploitent l’intelligence artificielle pour analyser les écrits partagés sur les plateformes sociales, les messages, ou les textes thérapeutiques. Ces types de termes reviennent fréquemment chez les individus en détresse émotionnelle.

Au-delà des algorithmes, cette analyse attentive du langage constitue une incitation à la vigilance envers soi-même et autruiÀ déchiffrer les non-dits. À tendre la main.

En résumé : les mots portent une signification profonde

Ce ne sont pas de simples mots. Nos expressions dévoilent notre état intérieur. Si vous identifiez ces termes chez un proche – ou en vous-même – n’y restez pas indifférent. Ils peuvent constituer le point de départ d’une prise de conscience, voire le chemin vers un accompagnement nécessaire.

Et vous, avez-vous déjà repéré ces mots dans vos conversations ou celles d’un proche ? Partageons, échangeons, et brisons le silence ensemble.