L’absence de mots d’amour dans l’enfance : des séquelles insoupçonnées à l’âge adulte

Publié le 4 juillet 2025

Certains parents n'expriment jamais leur affection par des mots, laissant leurs enfants grandir sans entendre ce précieux "je t'aime". Cette carence affective silencieuse peut façonner durablement la manière d'aimer et de se percevoir. Quelles empreintes invisibles laisse-t-elle sur notre vie relationnelle ?

  1. Une confiance en soi vacillante

Lorsque les déclarations d’amour sont absentes durant l’enfance, une petite voix intérieure peut murmurer qu’on ne mérite pas d’être aimé·e. Ce manque de validation affective peut ébranler les fondements de l’estime personnelle, rendant plus complexe l’acceptation de soi.

  1. Le langage des émotions en pointillé

Dans les familles où l’affection reste non-dite, il devient souvent difficile d’identifier et formuler ses sentiments. Les émotions existent bel et bien, mais leur expression peut paraître inaccessible ou gênante, comme une langue étrangère jamais apprise.

  1. La quête perpétuelle d’approbation

Le besoin d’être validé par autrui peut devenir un réflexe tenace. Chaque interaction se transforme en baromètre affectif, où le moindre feedback positif rassure tandis qu’une remarque anodine peut déstabiliser profondément.

  1. L’angoisse de l’abandon en filigrane

Sans ancrage affectif solide, chaque relation devient un terrain miné où la peur du rejet rôde constamment. Les silences sont interprétés, les distances suranalysées, et le sentiment de ne pas être à la hauteur revient en leitmotiv angoissant.

  1. Des relations teintées d’appréhension

La question « Suis-je vraiment aimé·e ? » peut devenir une préoccupation constante. Un SMS qui tarde, une invitation oubliée, et voilà que l’inquiétude monte, déstabilisant l’équilibre émotionnel.

  1. Des frontières personnelles poreuses

Quand on doute de sa légitimité à être aimé, il devient difficile de poser des limites saines. On dit oui par peur de déplaire, on s’oublie pour contenter les autres, confondant gentillesse et négation de soi.

  1. Le syndrome du sauveur permanent

Chercher à combler les autres pour s’assurer leur affection : un schéma qui s’enracine souvent dans l’enfance. On devient celle qui anticipe tous les besoins, espérant en secret que cette dévotion sera enfin récompensée par de l’amour inconditionnel.

  1. Un rapport tumultueux à ses émotions

Sans modèle pour gérer sainement les sentiments, on navigue à vue entre explosions émotionnelles et engourdissement affectif. Certains deviennent hypersensibles, d’autres se coupent de ce qu’ils ressentent vraiment.

Si notre histoire affective nous influence, elle ne nous définit pas. Comprendre ces mécanismes est le premier pas vers une relation apaisée avec soi-même et les autres.