Un diagnostic erroné aux urgences : tragédie pour un enfant de deux ans

Publié le 28 février 2025
MAJ le 22 mai 2025

Quand la confiance envers les professionnels de santé est ébranlée par une mauvaise interprétation des symptômes, les conséquences peuvent être dévastatrices.

C’est l’histoire d’une famille du Nord de la France en 2013. Leur enfant de 2 ans, qui souffrait de maux de ventre, a été renvoyé chez lui après un diagnostic de gastro-entérite. Malheureusement, le lendemain, il est décédé des suites de complications non détectées.

Douze ans plus tard, le médecin responsable a été jugé pour homicide involontaire. Ce cas soulève une question cruciale : comment prévenir la répétition de telles tragédies ?

Une erreur de diagnostic aux conséquences tragiques

En hiver, les infections virales telles que la gastro-entérite sont fréquentes, surtout chez les jeunes enfants. Les vomissements, les diarrhées et les douleurs abdominales sont des symptômes courants, mais ils peuvent parfois dissimuler des problèmes plus graves.

Ce jour-là, les parents ont emmené leur enfant aux urgences d’Armentières, inquiets de son état. Il vomissait sans arrêt et se plaignait de douleurs abdominales intenses. Après un examen rapide, le pédiatre de garde a diagnostiqué une simple gastro-entérite, sans soupçonner de complications. Il a prescrit des soins légers et a autorisé l’enfant à rentrer chez lui.

Malheureusement, quelques heures plus tard, la situation a empiré. L’enfant est décédé à domicile, victime d’une nécrose intestinale qui aurait pu être évitée avec un diagnostic plus approfondi.

Une maladie rare méconnue par le médecin

L’enquête a révélé que l’enfant souffrait d’une anomalie digestive connue depuis sa naissance. Ce détail crucial n’a pas été pris en compte lors de sa visite aux urgences.

L’autopsie a confirmé que l’enfant est décédé d’un choc hémorragique causé par une nécrose intestinale, une complication grave nécessitant une intervention immédiate.

Ce triste événement met en lumière un problème récurrent dans certains services d’urgence : le manque de prise en considération des antécédents médicaux et la propension à poser un diagnostic rapide sans examens approfondis.

Un procès pour homicide involontaire

Douze ans plus tard, le médecin ayant examiné l’enfant a été jugé pour homicide involontaire. Ému, il a admis son erreur et reconnu ne pas avoir pris la bonne décision. Ses collègues ont souligné qu’il s’agissait d’un problème de jugement, une erreur malheureusement dramatique.

La procureure a plaidé en faveur de l’acquittement du médecin, mais le verdict est tombé le 5 février dernier. Cette affaire divise l’opinion : certains pensent que la faute mérite une sanction exemplaire, tandis que d’autres considèrent qu’il s’agit d’une erreur humaine.

Comment prévenir de telles erreurs médicales ?

Pour éviter de telles tragédies, plusieurs mesures pourraient être mises en place afin de réduire les erreurs de diagnostic :

– Toujours communiquer les antécédents médicaux lors d’une visite aux urgences.
– Ne pas minimiser des symptômes inhabituels et consulter un second avis médical en cas de doute.
– Améliorer la prise en charge en envisageant des examens complémentaires en cas de douleurs abdominales aiguës.
– Former les médecins sur les maladies rares pour éviter des erreurs de diagnostic aux conséquences graves.

Ce récit souligne l’importance cruciale d’un diagnostic précis et met en garde les parents sur la nécessité de rester vigilants et de demander des examens approfondis en cas de besoin.