À partir de 2026, votre pharmacie pourrait peser plus lourd sur votre budget : la fin du remboursement intégral pour ces traitements courants
Imaginez que vos médicaments habituels, jusqu'ici gratuits, deviennent soudain une charge financière. C'est le scénario qui se profile pour de nombreux Français dès février 2026, y compris pour les patients souffrant de pathologies chroniques. Une décision qui soulève des questions sur l'accès aux soins et le pouvoir d'achat des ménages.
Des économies sanitaires qui interrogent
Pour saisir les raisons de ce changement, il faut regarder du côté des objectifs financiers : l’Assurance Maladie vise à réaliser 5,5 milliards d’euros d’économies d’ici 2026. Parmi les pistes envisagées, une mesure cristallise les débats : la réduction significative du remboursement de médicaments considérés comme offrant un « service médical rendu limité ».
Cette formulation administrative cache une réalité très concrète. Il s’agit de traitements d’usage courant, dont l’efficacité est jugée insuffisante par les experts, qui ne bénéficieront plus d’une prise en charge complète… y compris pour les personnes les plus vulnérables.
Quels sont les produits touchés par cette réforme ?

Le panel est assez vaste, mais on y retrouve plusieurs incontournables de nos armoires à pharmacie :
- Gaviscon, utilisé contre les remontées acides
- Spasfon, destiné aux troubles digestifs douloureux
- Dexeryl, pour les problèmes de sécheresse cutanée
- Bétadine, employée comme antiseptique local
Jusqu’à présent, ces produits étaient intégralement remboursés pour les patients en affection de longue durée (maladies chroniques, cancers, diabète…). Dès 2026, leur taux de remboursement tombera à seulement 15 %, un taux identique à celui appliqué au reste de la population.
La prescription médicale ne garantit plus la gratuité
Ce qui déconcerte particulièrement les usagers ? Le fait que même avec une ordonnance en règle, ces médicaments ne seront presque plus pris en charge. Et la plupart des complémentaires santé n’incluent pas ces produits dans leurs garanties, sauf si vous avez souscrit une option spécifique.
Conséquence directe : des traitements que vous obteniez sans débourser un centime deviendront potentiellement une dépense récurrente à prévoir dans votre budget.
Les motivations derrière cette décision
Un rapport commun de l’Igas (Inspection générale des affaires sociales) et de l’Inspection générale des finances a remis ce dossier sur la table. Leurs estimations indiquent que ce retrait partiel de remboursement permettrait à lui seul d’épargner environ 90 millions d’euros.
Un autre domaine est concerné : les cures thermales, dont le taux de prise en charge pour les patients en ALD diminuerait de 100 % à 65 %.
L’objectif déclaré ? Rediriger les fonds publics vers les thérapies dont l’efficacité est solidement établie, et promouvoir une prescription médicale mieux ciblée sur les besoins réels des patients.
« Service médical rendu limité » : de quoi s’agit-il exactement ?
Le service médical rendu (SMR) représente un critère d’évaluation utilisé par la Haute Autorité de santé pour mesurer l’utilité thérapeutique d’un médicament. S’il est qualifié de « faible », cela indique que ses bénéfices ne sont pas clairement démontrés scientifiquement, ou qu’il existe d’autres solutions plus efficaces sur le marché.
Mais cette classification ne signifie pas pour autant que le produit est dépourvu de toute utilité. Pour de nombreux patients, ces traitements contribuent significativement à leur confort et leur bien-être au quotidien.
Les conséquences pratiques à partir du 1er février 2026

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Pour les patients en ALD :
Les médicaments concernés ne bénéficieront plus d’une prise en charge intégrale. Une partie des frais, parfois la totalité, reposera sur vos épaules, selon les modalités de votre complémentaire santé.
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Pour les patients hors ALD :
La situation reste identique : un remboursement à hauteur de 15 % sur présentation d’une ordonnance, ou aucune prise en charge si le médicament est acheté en automédication.
Cette modification, bien qu’attendant encore la publication du décret officiel, pourrait être actée prochainement. Il est donc judicieux de vérifier attentivement les conditions de votre mutuelle, ou d’aborder la question avec votre médecin pour identifier d’éventuels traitements alternatifs mieux remboursés.
Parce qu’il suffit parfois d’un petit ajustement tarifaire pour bouleverser l’équilibre de votre budget santé.
