Fiscalité 2026 : les retraités face à une vague de prélèvements inédite

Publié le 6 août 2025

Alors que le gouvernement envisage de nouvelles mesures pour assainir les finances publiques, les seniors pourraient voir leur pouvoir d'achat se contracter. Entre CSG revue à la hausse et abattements menacés, décryptage des scénarios qui inquiètent.

Retraités : pourquoi les pensions suscitent tant d’intérêt fiscal ?

Face à des finances publiques sous tension depuis plusieurs années, l’exécutif explore toutes les pistes pour renflouer les caisses. Les allocations retraite, qui pèsent près de 15 % de la richesse nationale, font logiquement partie des cibles prioritaires.

Autre avantage (pour l’État) : ces revenus sont parfaitement traçables, stables dans le temps, et donc simples à taxer. Plusieurs experts plaident d’ailleurs pour une participation « mieux calibrée » des seniors à l’effort collectif.

Trois scénarios qui pourraient changer la donne

Si rien n’est acté, certaines propositions reviennent obstinément dans les débats. Tour d’horizon des modifications envisagées.

  1. CSG : vers un alignement sur les actifs

Le taux actuel de 8,3 % appliqué aux pensions imposables pourrait rejoindre celui des salariés (9,2 %). Une personne touchant 2 500 € nets mensuels paierait ainsi 270 € de plus chaque année. Pour un couple à 3 800 € bruts, la facture grimperait de 400 €.

  1. Disparition programmée de l’abattement de 10 %

Ce mécanisme, plafonné à 4 321 € par foyer, permet actuellement de réduire l’assiette imposable. Sa suppression représenterait un véritable séisme fiscal. Exemple : un ménage percevant 40 000 € annuels verrait son impôt doubler, passant de 600 € à 1 200 €.

  1. Barème de l’IR non indexé sur l’inflation

Sans revalorisation, l’érosion monétaire pourrait propulsrer certains contribuables dans des tranches supérieures, alors que leur niveau de vie stagne. Une manne invisible pour les finances publiques.

Quel budget prévoir selon votre situation ?

Quelques simulations éclairantes :

  • Célibataire (2 500 €/mois) : +270 € (CSG) + ~390 € (IR) → 660 € annuels en plus
  • Couple (3 800 €/mois) : +400 € (CSG) + ~700 € (IR) → 1 100 € supplémentaires
  • Revenus modestes (1 300 €/mois) : impact minime, protection maintenue

Bon à savoir : les retraités non imposables ou bénéficiant du taux réduit de CSG seraient épargnés par ces évolutions.

Un calendrier à suivre de près

Aucune décision n’est encore entérinée, mais les indices s’accumulent : consultations parlementaires, notes techniques, déclarations mesurées des ministres. Le projet de loi de finances 2026, attendu pour l’automne prochain, devrait lever les derniers doutes.

Conclusion : pas de panique, mais une vigilance accrue s’impose.