Infidélité : le besoin caché qui pousse à chercher ailleurs

Et si tromper son partenaire révélait une quête bien plus profonde qu’un simple manque d’amour ? Selon les experts, la réponse se nicherait dans un désir inavoué : celui de se sentir à nouveau exister.
Quand l’ennui s’installe sournoisement
Après des années à accompagner des couples en crise, la célèbre thérapeute Esther Perel livre une révélation étonnante : la distance affective ne naît pas toujours d’une carence d’affection. Le véritable coupable ? L’engourdissement progressif du quotidien – cette « torpeur à deux » qui s’insinue sans bruit. Pas de conflits éclatants, juste une lente érosion du désir.
Sa thèse dérangeante : certains ne cherchent pas une nouvelle histoire par dépit, mais pour retrouver une part d’eux-mêmes endormie. L’aventure devient alors un miroir tendu vers leur propre vitalité perdue.
Comment le confort tue l’érotisme
Les semaines se ressemblent : métro-boulot-dodo, repas expédiés, conversations fonctionnelles… Sans s’en apercevoir, le couple glisse vers une gestion collégiale de l’existence. La magie des débuts cède la place à une organisation bien rodée, où chaque geste devient prévisible.
Perel nomme ce processus « l’asphyxie tranquille » : on aime toujours, mais on ne vibre plus. Le problème ? La sécurité excessive, qui étouffe le frisson de la découverte. On oublie que l’autre reste un continent mystérieux.
Réinventer la connexion au quotidien
La solution selon Perel ? Cultiver l’art de l’émerveillement mutuel. Il s’agit de recréer des zones d’ombre et de lumière dans la relation – ces espaces où l’autre peut encore nous surprendre.
Ses pistes concrètes :
– Introduire de micro-ruptures (un dîner à l’aveugle, une balade improvisée)
– Oser partager une pensée secrète
– Recréer des rituels décalés qui brisent la monotonie
Aimer sans posséder
L’experte insiste sur un paradoxe : la meilleure façon de retenir quelqu’un, c’est de le laisser libre. Chacun doit préserver son jardin secret, ses passions singulières. La vraie intimité naît de cette reconnaissance réciproque.
Plutôt que d’exiger des preuves d’amour, Perel suggère d’offrir des cadeaux émotionnels inattendus : un mot doux glissé dans un sac, une attention qui ne répond à aucune demande.
La rencontre ultime : avec soi-même
Le message final est puissant : souvent, celui qui part cherche moins un autre partenaire… qu’une version oubliée de lui-même. Retrouver sa flamme intérieure devient alors le premier pas vers la réconciliation.
Les couples qui durent sont ceux qui cultivent cette alchimie rare : savoir être à la fois un refuge et une source d’inspiration. Pas besoin de grands discours – juste la volonté de rester curieux de l’âme qui partage notre vie, jour après jour.