Les objets à laisser partir après le décès d’un être cher

Publié le 4 avril 2025
MAJ le 2 juin 2025

Après la perte d'un proche, nous nous accrochons souvent à des souvenirs matériels pour nous sentir plus proches d'eux. Cependant, certains de ces objets chargés d'émotions peuvent retarder notre processus de deuil. Découvrez comment honorer la mémoire de nos êtres chers en laissant partir certains objets.

Voici quatre catégories d’objets à considérer éviter de conserver ou de léguer à nos descendants.

  1. Vêtements : quand les habits conservent les traces du passé

Un blouson dans un placard, une écharpe encore empreinte de son parfum… Les vêtements du disparu sont souvent les premiers biens que l’on souhaite préserver. Ils procurent une impression de proximité persistante, comme si l’on pouvait encore le croiser dans le couloir.

Toutefois, cette sensation peut se transformer en piège. En maintenant ces vêtements intacts, on retarde parfois le processus d’acceptation du décès. Ils figent les souvenirs, nous maintiennent dans le passé, et compliquent le deuil. Pour les enfants et petits-enfants, hériter de ces vêtements peut représenter un fardeau émotionnel involontaire.

Il peut être plus apaisant parfois de métamorphoser un vêtement en autre chose : un coussin, une pochette, un objet symbolique. Ou bien de les offrir à ceux qui en ont besoin – un geste de générosité profondément humain.

  1. Objets chéris : entre affection et dépendance affective

Il peut s’agir d’un livre usagé, d’une vieille montre, d’un bibelot posé sur une étagère. Ces objets étaient précieux pour la personne disparue. Cependant, leur charge émotionnelle peut devenir pesante pour les survivants.

Conserver un ou deux objets choisis avec le cœur peut être réconfortant. Mais accumuler les souvenirs matériels crée parfois un sanctuaire figé, difficile à habiter au quotidien. Ces reliques peuvent envahir nos espaces et entraver notre capacité à vivre pleinement le présent.

Transmettre un héritage, ce n’est pas saturer une demeure d’objets, mais partager des principes, des récits, des liens vivants.

  1. Chaussures : marcher avec les souvenirs… ou les abandonner

Les chaussures, chargées de symbolisme, racontent les pas, les chemins, les voyages. Néanmoins, elles ne sont pas toujours les meilleurs vecteurs de mémoire.

Au-delà des considérations pratiques (usure, hygiène, confort), ces objets demeurent très personnels. Et porter les chaussures d’un défunt peut parfois revêtir une signification profonde, surtout pour les plus jeunes, qui peuvent percevoir cela comme une incitation silencieuse à suivre ses traces.

Offrir de nouvelles chaussures à nos proches, c’est leur permettre de choisir leur propre chemin en toute liberté.

  1. Chapeaux : plus significatifs qu’on ne l’imagine

Un chapeau peut sembler anodin. Pourtant, il représente souvent une part d’identité : celui qui le portait y laissait une part de lui-même, de son style, de son quotidien. Conserver ce type d’accessoire peut devenir un rappel constant de l’absence, voire raviver des émotions encore vives.

Plutôt que léguer un chapeau qui pèse sur les cœurs, pourquoi ne pas créer un souvenir positif à partager : une lettre, une photo, une anecdote racontée autour d’un repas ? Les souvenirs immatériels sont parfois les plus lumineux.

Transformer le deuil en une mémoire vivante

Faire le tri après une disparition est une étape difficile mais indispensable. Il ne s’agit pas de se débarrasser de tout ni d’effacer le passé, mais de choisir de se remémorer sans rester figé. De passer de l’objet au souvenir, du matériel à l’émotion.

Car ce que nous avons à transmettre à nos enfants, ce n’est pas un fardeau de souvenirs douloureux, mais une force apaisante, une mémoire sereine, un amour qui continue de les accompagner.